Si un mot convient pour l’homme que fut Maurice Maeterlinck et pour son œuvre (Prix Nobel 1911), c’est bien le mot « secret ». « Il est à lui seul plus mystérieux que tous ses drames », a dit de lui un de ses contemporains. Rien d’étonnant à ce que les exégètes ne se soient guère aventurés dans cet espace insolite, où ils ne retrouvent pas leurs marques. Œuvre atypique, à la fois imprégnée d’archaïsme et anticipatrice d’une modernité, iconoclaste dans les Serres chaudes et silencieuse dans les drames, œuvre limpide, d’un bout à l’autre, par la simplicité du verbe, mais toujours complexe, parce qu’elle traite de l’innommable. Paul Gorceix, qui interroge depuis longtemps ce grand Belge au carrefour de la culture européenne, dégage ici quelques clairières de manière à ce que le lecteur s’oriente mieux à travers un univers symboliste, singulièrement différent, inattendu.