Le Symbolisme en Belgique ou L'Eveil à une identité culturelle
Le Symbolisme en Belgique ou L'Eveil à une identité culturelle
Une si rare différence



Date de parution : 2008
ISBN : 978-2-84830-100-6
16 x 24 cm
dos carré collé, 2 vol.
322 + 328 pages

122 €


Placé sous le signe du Symbolisme franco-belge, ce recueil regroupe les quelque quarante essais, choisis parmi les articles publiés au cours de plusieurs décennies de recherche sur les lettres françaises de Belgique. L’ensemble couvre la littérature franco-belge « fin de siècle », cette époque charnière que les Allemands appellent mieux « le tournant du siècle », soit cet espace si riche en germes entre le XIXe siècle finissant et l’aube du XXe.
Il est plus d’une raison d’avoir rassemblé ces écrivains belges de langue française qu’on a appelés les Symbolistes belges, tous des Flamands de langue et d’éducation exclusivement françaises, sauf le Wallon Albert Mockel, le seul théoricien du mouvement. Assez mal connu dans l’Hexagone, ce Symbolisme-là, considéré hâtivement comme un simple surgeon dont le symbolisme mallarméen serait la branche maîtresse, a produit des œuvres singulières, liées par une approche esthétique différente de celle des poètes uniquement français, à la mesure de leur milieu, de leur sensibilité et de leur tradition culturelle.
Chez eux, la création littéraire, nourrie à des sources germaniques et anglo-saxonnes, est orientée vers « l’homme intérieur », redécouvert sur la voie de la mystique rhéno-flamande, le fondement de leur tradition. L’invisible, l’inconscient et l’indéfini deviennent dans leurs œuvres des valeurs poétiques, philosophiques et ontologiques, étrangères à la culture française. Cette thèse sous-tend les articles du présent recueil dont elle assure une certaine unité. Dans son essai, « Où l’on badine, hélas, avec le Symbolisme », Étiemble écrit : « Paul Gorceix observe, à juste titre, que, par le biais du flamand, la Belgique accède directement aux littératures allemande et anglaise » et il souligne, dans la suite de son propos, que « l’expérience de la mystique flamande sera déterminante [...] pour la poétique du Symbolisme » (Nouveaux essais de littérature universelle, Gallimard, 1992).
Ces écrivains ont été regroupés sous le signe d’une « si rare différence » ; depuis C. Lemonnier et G. Eckoud jusqu’à F. Hellens, le fondateur du Disque vert, en passant par Maeterlinck, Verhaeren, Rodenbach, Van Lerberghe et Elskamp. Une constellation unique qui en l’espace de trois décennies a donné à la Belgique son identité littéraire, fondée sur la volonté de dégager la poésie de l’émotion sentimentale et de saisir le sens de la vie profonde de l’esprit.