Stendhal. La Politique, l'Eros, l'Esthétique
Stendhal. La Politique, l'Eros, l'Esthétique


Date de parution : 2003
ISBN : 978-2-84830-029-0
14 x 20,5 cm
dos carré collé
524 pages

69 €


Les études réunies ici s’efforcent de creuser des notions proprement stendhaliennes ; la vertu, principe de la république, incarnée par Alceste, chez qui l’idéalisme humanitaire recouvre la haine des hommes ; la politique, ou « coquinerie », ou art de conduire les hommes, art voisin de celui du poète comique ; l’utile : Stendhal, disciple des utilitaires, libéral à travers eux, inverse la doctrine de l’intérieur pour affirmer les valeurs « inutilitaires » du romantisme ; l’énergie, qui assure un passage entre la vie et la création, le moi et la poétique et qui est en voie de disparition dans la civilisation moderne. L’érotique de Stendhal est étudiée à travers sa passion pour la Milanaise, Métilde, long désastre consenti et heureux, et à travers la polémique gênée de Proust contre le traité De l’amour, à la fois réfuté et utilisé pour désubstantialiser le désir. Dans Stendhal il y a une présence de Shakespeare, qui est pour lui l’écrivain moderne par excellence. Dans le système des signes, qui soutient l’esthétique de Stendhal, on trouve deux pôles extrêmes, la logique et la musique, entre lesquels les langages se répartissent selon l’aptitude du signe à imposer le sens ou à se laisser déborder par la subjectivité créatrice de sens. C’est là le domaine du sublime, étudié avec une expérience vécue (la retraite de Russie) et la poétique d’un personnage (Julien Sorel), ou du recours dans le roman aux modalités de signification propres à la musique ou au clair-obscur. Vient enfin le sublime des nouvelles de Stendhal, que l’on peut considérer comme des récits tragiques, et qui obéissent à des principes génériques tout à fait différents de ceux des romans.