Le Héros fourbe chez Stendhal
Le Héros fourbe chez Stendhal
ou Hypocrisie, politique, séduction, amour dans le bellisme



Date de parution : 2017 (1re éd. 1987)
ISBN : 978-2-84830-218-8
16 x 24 cm
dos carré collé
VIII-274 pages

55 €


« L’Hypocrite, c’est l’homme », dit Joseph de Maistre ; pour Stendhal, l’hypocrite, c’est l’autre. C’est ainsi que se pose pour lui, ce que Thibaudet avait appelé « l’immense problème de l’hypocrisie ». Dans ce livre Michel Crouzet en a suivi les diverses figures. Tout remonte à la confrontation initiale d’Alceste et de Tartuffe : le malaise du romantique devant le Faux et le Fourbe reproduit l’opposition des deux personnages de la culture classique. Autour du jeune homme du siècle épris d’authenticité et de transparence se multiplient les masques, le sincère engendre l’hypocrite comme son Double, et son Frère. L’Égotiste renie l’Égoïste et le rejette ou le projette dans « les autres ». Mais l’Hypocrite est dans le Moi, et l’originalité profonde de Stendhal est d’avoir maintenu ce compagnonnage, cette proximité, ou ce recours constitutif du Moi à l’hypocrisie. Le révolté romantique a besoin du « Jésuite » mythique comme d’un exemple, l’Amant pur et désintéressé ne peut se dispenser d’être le séducteur des romans libertins du XVIIIe siècle. L’hypocrite se dépasse dans l’acteur, le mensonge besogneux dans la fourberie ludique. Le Menteur, autre personnage classique, survit en Stendhal : il est l’Éducateur héroïque : je suis, donc je mens. Le rêve d’authenticité stendhalien, loin de se tourner vers les utopies politiques, s’accomplit en feux d’artifices et en féérie théâtrale.