Le Corps enseignant
Le Corps enseignant
Actes du colloque de Nancy - IUFM de Lorraine, 15-16 mai 2001

Textes réunis par Bernard Andrieu


Date de parution : 2001
ISBN : 978-2-84564-040-5
14 x 20,5 cm
dos carré collé
XXVI-424 pages

46 €


Il est de bon ton, faute de lire attentivement les textes fondateurs de notre civilisation du corps, d’accuser qui Daniel Cohn Bendit, qui d’autres acteurs aujourd’hui quinquagénaires de 68. L’accusation indique combien la réaction à ce que nous enseigne le corps est proportionnelle aux conséquences sociopolitiques de la révolution : libération des femmes, avortement, contraception, parité. Pacs, homosexualité, intensification des pratiques sportives, babélisation de l’école… Si ces conséquences sont présentes et analysées dans le système éducatif, leurs origines restent à analyser. Car ce que retient la société libérale des utopies corporelles se révèle une forme de rétention idéologique au regard des travaux de Michel Bernard, Jean-Marie Brohm, Daniel Denis, Pierre Fédida, Michel Foucault, Robert Morand, Pierre Parlebas, Marc Perelman, Yves Le Pogam, Christian Pociello, Claude Pujade-Renaud, Georges Vigarello…La sociologie, l’histoire, les sciences de l’éducation, la philosophie… ne doivent pas se contenter de gérer l’héritage et les héritiers.
Il reste à définir une éducation du corps, ce corps pensant, ces cultes du corps, ce médecin de son corps, ce désir d’être un corps à soi, cette unité somato-psychique du sujet vivant. L’Ecole n’est plus à l’abri de ces attitudes culturelles du sujet contemporain : incivilités et sanctions, enfant turbulent et socialisation, activités psychomotrices et conduite de la classe, communication non-verbale et position du corps, projets interdisciplinaires et disciplines didactiques… L’Ecole mélange le corps enseignant, le corps de l’enseignant, le corps enseigné, le corps de l’enseigné, le corps dans l’enseignement, le corps vécu, les mouvements du corps… sans parvenir à se dégager de cette confusion démocratique des modèles.