Après avoir inspiré dans les années 1960 une floraison d’analyses inspirées souvent par ce qu’on appelait alors « la nouvelle critique », l’œuvre de Racine semble de nos jours appeler un autre commentaire. Il est possible de revenir à la méthode historique et de chercher à déterminer les conditions dans lesquelles le poète a travaillé, les sources multiples (romanesques, poétique, théâtrales, picturales même) qu’il a utilisées et l’idéal que sa culture et en particulier sa connaissance de la littérature grecque lui ont fait concevoir. Au lieu de considérer Racine comme un idéologue qui chercherait dans ses tragédies à faire passer un « message », il s’agit de le regarder comme un artiste laborieux, scrupuleux même ; il s’agit au fond de se mettre autant que possible à la place de l’auteur de Bérénice et d’Athalie.