L’histoire et la légende de Napoléon supposent une dynamique vécue, recomposée ou rêvée par Stendhal, les romantiques et leurs héritiers. Sans le travail de création ou d’interprétation de Stendhal, Mérimée, Balzac, Hugo, Jomini, Clausewitz, Taine, Barrès, Zola, Mirbeau, la trinité qui les a tous fascinés – l’Armée, la Guerre, la Gloire – n’aurait pu accéder au statut de mythe personnel ou collectif dans lequel se déchiffre le destin des obscurs comme celui des héros, le passé comme l’avenir d’une nation. En contribuant à la généalogie du siècle, tous, romanciers ou historiens, ont fait sa légende. On s’interrogera sur ce que dit le « mentir vrai » du roman, et sur l’apport de l’historiographie qui met en relation l’individu et les événements collectifs. Historiens et littéraires proposent une lecture croisée de l’ambition et de l’héroïsme, de la gloire et du deuil, sous le signe nostalgique ou prophétique de Napoléon.