À partir de Stendhal théoricien et romancier de l’amour, sous le double signe de la sensualité et de l’Éros, sans ignorer l’agapè, on a voulu interroger les multiples configurations de l’utopie amoureuse, du point de vue de l’histoire littéraire comme de la poétique. Dans sa quête d’infini, de l’enchantement au désenchantement, de l’exaltation au désastre, l’Éros romantique échappe à la contrainte de l’intérêt et de l’utilité (amo quia amo), même si les registres de l’érotique et du politique s’entrecroisent.
Les nouvelles propositions de lecture réunies dans ce volume dessinent un parcours, de l’héritage sensualiste ou libertin du XVIIIe siècle à la sublimation de l’amour « à l’allemande » – Stendhal a choisi le parti de Werther contre don Juan – et la sanctification du désir, de l’Éros triomphant aux « horreurs de l’amour », jusqu’au renoncement qui signe la fin de l’Éros romantique.