La Grèce antique, objet d’une passion ? Tel est le cas avéré pour deux grandes hellénistes du XXe siècle, Jacqueline de Romilly et Marguerite Yourcenar. Une passion fondée sur une même admiration enthousiaste portée aux découvertes réalisées en Grèce au Ve siècle avant J.-C., le grand siècle de Périclès, le siècle dit « du miracle grec ». Athènes inventa la démocratie, créa le genre tragique, compta d’illustres poètes, s’enrichit comme toute la Grèce de merveilles architecturales et statuaires inscrites au premier rang des grands chefs-d’œuvre de l’humanité.
Comment ne pas désirer connaître et faire connaître ce siècle prodigue en innovations exceptionnelles, fondements de notre civilisation ? Jacqueline de Romilly a consacré sa vie au service de cet objectif généreux, enseignant une langue, le grec qui excelle à former les esprits, et une culture qui dispense de grandes valeurs civilisatrices et morales. De son côté, Marguerite Yourcenar par ses traductions de poésies antiques, par l’entremise de l’empereur Hadrien, fervent helléniste, par des confidences épistolaires, témoignait de sa passion pour la Grèce. En revanche, au fur et à mesure que sa culture s’élargissait, qu’en d’autres lieux du monde elle faisait la découverte de miracles aussi prodigieux que ceux de la Grèce, le miracle grec perdit de son prestige à ses yeux.
Ce livre propose un retour vers l’Antiquité grecque à partir des travaux que lui ont consacrés deux femmes de lettres érudites, stylistes, deux historiennes lucides et objectives, deux esprits supérieurs qui voient clair dans les faits, déchiffrent avec perspicacité le comportement des hommes et constatent que celui-ci ne change guère au fil des âges.