La Renaissance est une immense vague traversant l’Europe depuis l’Italie pour atteindre l’Angleterre sous le règne de la reine Elisabeth I, au moment même où les guerres de Religion du continent menacent de s’étendre à ce royaume. Une attente sans objet défini et les mouvements mystiques qui touchent ce dernier permettent alors à la cabbale chrétienne de fleurir, à la suite des traductions des textes des cabbalistes chrétiens du continent. Le pouvoir royal favorise ce développement qui lui permet d’établir ses propres mythes, d’asseoir le pouvoir mal assuré d’une femme, et de renforcer les fondations d’une religion devant réunir tous les sujets en une concorde vitale. Dès lors, les poètes s’inspirent de ces voix mystiques, les rêveurs adoptent ces codes pour tenter de décrypter l’avenir, et les fervents de la spiritualité s’enthousiasment pour un pouvoir qui semble marquer les prémices des temps messianiques et l’aube d’une humanité nouvelle. La reine devient alors Aestareae, liant les mythes de l’Orient et de l’Occident, incarnation des espoirs des cabbalistes chrétiens anglais.