Misanthropologie
Misanthropologie
La Figure de Timon d'Athènes à l'Antiquité et à la Renaissance



Date de parution : 2007
ISBN : 978-2-84830-096-2
14 x 20,5 cm
dos carré collé
496 pages

69 €


Après avoir tant donné à l’humanité, Athènes crée le misanthrope, en la personne de Timon, simple idiot voué à nier la civilisation qu’il exalte malgré lui. Exception monstrueuse ou cas limite ? La menace est, un temps, désamorcée par les Grecs qui tâchent de le rapprocher du cas plus clinique du Dyscolos, dont Ménandre a exploré les contours, les composantes, qui fleurent l’autochtonie athénienne. La philosophie n’ayant pas daigné s’occuper, néanmoins, du misanthrope ou de l’apanthrope, il revenait à l’anthropologie moderne d’en dégager les racines. Puis, quelque nom qu’on donne à cette figure, l’Occident chrétien l’oublia, dans sa lutte plus générale contre l’ennemi du genre humain, le Diable. Serait-ce parce que Timon prêtait à rire ? Mais l’Orient grec, lui, le transmit à la Renaissance. Pathétique et de farouche allure chez Fregoso, où il imprègne de son expérience malheureuse la revue générale des travers de l’humanité faite par les Jean-Qui-Rit et Jean-Qui-Pleure de la philosophie, Démocrite et Héraclite, il réintègre sagement les bases de données humanistes et le répertoire scolaire, jusqu’à ce que Shakespeare, à coups de rapprochements et d’à-peu-près géniaux, lui donne la noblesse qui lui manquait pour fonder la dignité d’une imprécation qui tire le bilan d’un âge déjà si vieux dans sa nouveauté.