Ce livre propose de dépasser les dualismes habituels par lesquels on définit, faute de mieux, la période dite préromantique (1760-1820), sans pour autant recourir à l’idée rebattue de crise. Les études qu’il renferme ouvrent une voie en explorant quelques-uns des phénomènes de décalage caractéristiques de ce moment particulier de l’histoire littéraire. Le décalage se révèle en effet un concept efficace : son historicité tient précisément aux enjeux littéraires et idéologiques qui (sous-)tendent la période. De fait, et sans que cela paraisse paradoxal, le préfixe pré-, si judicieusement mis en cause par la critique, se pare au bout du compte d’un sens étonnamment renouvelé.