Les « Additions » de Saint-Simon au <i>Journal</i> de Dangeau
Les « Additions » de Saint-Simon au Journal de Dangeau
Perspectives sur la genèse des Mémoires



Date de parution : 2011
ISBN : 978-2-84830-149-5
15,5 x 24 cm
dos carré collé
354 pages

82 €


Dans notre étude de l’optique de Saint-Simon, nous avons ordinairement négligé la généalogie de ses œuvres, refusé même toute incursion vers ce qu’on pourrait appeler la généalogie de ses images. Non que la comparaison d’une œuvre et d’une autre œuvre d’un même écrivain ne puisse révéler la permanence de ses « formes » psychiques, voire quelque accentuation de la courbure de son esprit (de sa mémoire...) ; mais l’alternance d’une psychographie dans l’espace et d’une psychographie dans le temps ne pouvait alors qu’accroître les risques de confusion.
Il fallait oublier le temps.
Mais enfin ce serait peut-être, sinon manquer, du moins s’exposer à réduire une essentielle dimension du génie saint-simonien, qu’isoler les Mémoires des autres « papiers » dont la rédaction précéda – et prépara peut-être – la rédaction définitive du grand-œuvre.
Cette cohérence de l’imaginaire que nous avons cherchée à travers les Mémoires, il ne nous déplairait pas qu’elle fût introuvable dans les autres écrits de Sain-Simon : cela signifierait que la plus authentique création saint-simonienne fut tardive, que Saint-Simon n’inventa qu’aux alentours de l’année 1740 cet univers dont il ignorait jusqu’alors que fût capable son esprit.
Mais quel plaisir aussi de retrouver dans les écrits antérieurs, et particulièrement dans les Additions au Journal de Dangeau, ces déformations de la matière historique et ces magnifiques écarts qui, dans les Mémoires, nous confondent et nous séduisent, de reconnaître avec Saint-Simon ses itinéraires et avec lui chercher l’unité profonde de son dessein, la structure de son univers le plus irremplaçable !
D’aller avec lui à la recherche de lui-même, ultérieur et natif...
« Et le Démon lui dit : Donne-moi une preuve. Montre que tu es encore celui que tu as cru être » (P. Valéry, Monsieur Teste).