Mérimée épistolier
Mérimée épistolier


Date de parution : 2010
ISBN : 978-2-84830-137-2
14 x 20,5 cm
dos carré collé
252 pages

56 €


« Carmen », « Colomba », « La Vénus d’Ille » : ce sont là trois chefs-d’œuvre assurément, mais dont l’aura a occulté tout le reste et notamment une monumentale Correspondance faite de milliers de lettres, établie par Maurice Parturier, et qui constitue pour le chercheur, l’exégète et le bibliophile un fonds de tout premier ordre. Il en va non seulement d’un précieux témoignage historique (Mérimée a traversé le siècle aux « avant-postes », en tant que haut fonctionnaire), mais aussi d’un irremplaçable document sur l’art de l’écrivain, presque d’un art poétique : elle ne laisse pas en effet d’être délicieusement littéraire, c’est-à-dire constamment traversée, animée d’une réflexion concomitante, implicite et subtile sur le fait littéraire. Son charme en est, du coup, toujours recommencé, l’esprit toujours neuf.
Ce livre qui rassemble sept études n’a pas la prétention de dresser un panorama complet de l’épistolarité mériméenne ; il se veut incitatif et voudrait ouvrir de nouveaux champs pour la recherche, donner aussi à l’esthète, à celui qui aime à retrouver au fil de ses promenades littéraires La Fontaine, Rabelais, Molière, Voltaire, et à relire La Princesse de Clèves, Adolphe, Manon Lescaut, le goût de fréquenter Mérimée. Sans doute en effet cette correspondance cultive-t-elle, à sa façon, le sens exquis de la brièveté, cette densité et cette légèreté tout à la fois, ce sens de la formule qui est peut-être comme la marque traditionnelle d’un certain esprit français et que Mérimée, à l’époque romantique, préserve comme un patrimoine… Mérimée épistolier se voudrait une invitation à converser avec ce gentilhomme original, serviteur de la belle prose, savant conservateur, philologue hors pair, ennemi avant tout du plat et du morne, de la mode et de la veulerie, en un mot de la laideur moderniste.